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34 CYNOCÉPHALE PORTEUR DE COUPE, BAOULÉ, COTE D’IVOIRE Bois dur à épaisse patine sacrificielle, raphia H. 73 cm BAULE MONKEY CUP-BEARER, CÔTE D’IVOIRE H. 28.7 in 70 000 / 80 000 €
Provenance : - Collection de son Excellence Feu Alassane Salif N’DIAYE (Ambassadeur de Côte d’Ivoire en France en 20002001) - Collection particulière, Paris Le devin Baoulé avait la garde des statues mi-humaines mi-animales, ou aboya, conservées à l’abri de petites cahutes extérieures aux villages sur des autels consacrés. Un culte pastoral était régulièrement rendu à ces effigies sous la forme d’offrandes propitiatoires de nourriture et d’aspersions rituelles à sa surface et dans sa coupe. Ces cérémonies avaient pour but d’accorder à la communauté villageoise la protection des divinités agrestes et sylvestres, dont le mécontentement était source de maux infinis pour ce peuple d’agriculteurs qui craignait par-dessus tout la force et la folie dévastatrices du cynocéphale mbotumbo. Une autre tradition conférait à cet être hybride un rôle de génie intermédiaire entre les hommes et l’être suprême Alurwa et responsable du destin des hommes après leur mort. Notre cynocéphale est représenté debout, les pieds réunis sur une petite base ronde, les jambes fléchies. Les bras sont séparés du corps, les mains se rejoignent pour porter une coupe à offrandes à hauteur de la poitrine. Le traitement du visage, très stylisé à la manière de certains masques, insiste sur les caractères distinctifs de l’animal : de puissantes arcades et des yeux immenses, un nez très allongé et surtout une robuste mâchoire hérissée de dents acérées. Le beau volume du crâne est séparé par une crête sagittale se prolongeant à l’arrière par trois boucles sculptées, le cou montre un alignement de trois scarifications protubérantes. L’ensemble de la sculpture est revêtu d’une belle et épaisse patine sacrificielle issue d’un long passé cérémoniel.
Une pièce similaire publiée par Maurice Delafosse en 1901
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JEUDI 19 MAI 2016