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74 IMPORTANTE TÊTE EN IVOIRE LÉGA, RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO Ivoire à patine miel, cauris (petits accidents visibles, base légèrement arasée) H. 13,5 cm IMPORTANT LEGA IVORY HEAD, DEMOCRATIC REPUBLIC OF CONGO H. 5.3 in 100 000 / 150 000 €
Provenance : - Collection Anne-Marie et André Gaillard - Collection Alexandre Bernand, Paris Publication / Exposition : - African Ivories, May 10, June 20 1978, F. Rolin & Co., Inc., New York, p. 21, n. 22. - Kremer Peter, Kongo 1885-1985, Eine Ausstellung zum 100, Jahrestag der Berliner kongo Konferenz 1884/85, Heinrich Bath-Gesellschaft, Museum Alexander König, Bonn, (9.8 29.8.1985) et Fuhlrott-Museum, Wuppertal (1.10-24.11.1985), n°23, p. 26. - AAN, n°103, Automne 1997 (publicité M. Koenig) Au sein de l’ensemble des figurines anthropomorphes intervenants lors des rites initiatiques de la société du Bwami, les grandes têtes en ivoire semblent représenter une catégorie bien à part. Peu nombreuses à l’évidence et soigneusement conservées au nom de la communauté par l’initié du plus haut grade, ou bien lui appartenant en propre, elles occupent une position centrale lors de l’exhibition rituelle des statuettes. Elles sont, comme les autres sculptures liées à la pratique coutumière, désignées individuellement le plus souvent par des périphrases se rapportant aux valeurs souveraines de l’enseignement du Bwami. Pour réaliser cette œuvre importante, le sculpteur a voulu donner à la tête un volume parfaitement ovoïde délicatement posé en équilibre sur un cou tronconique. Afin de ne pas troubler l’harmonie de cette construction, c’est par une simple gravure qu’il évoque les oreilles. Le visage est décrit en un cœur stylisé, partagé en son milieu par un nez long et élégant, à l’arrête bien marquée. Les yeux sont figurés par des cauris fixés à la résine dans les orbites creusées, la bouche indiquée par une simple incision. Cette œuvre Léga est un véritable manifeste pour la simplicité et l’abstraction dans le domaine des arts plastiques. Humble en apparence, elle impose une expression digne et recueillie -mais empreinte d’une grande noblesse- dans un langage proche de celui que les sculpteurs du XXe siècle ont si bien appris à maîtriser dans les pas de Constantin Brancusi. Une lettre du marchand Michel Koenig au collectionneur André Gaillard son propriétaire à l’époque (1999) indique que cette importante sculpture en ivoire aurait été découverte par le Gouverneur Louis Peigneux (vers 1925) et qu’elle aurait depuis lors fait partie intégrante de ses collections.
English translation at the end of the catalog page 120
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JEUDI 19 MAI 2016