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31 FIGURE ANTHROPOZOOMORPHE D’AUTEL, ATTIOL (A-TSHOL), BAGA SITÉMU OU MANDORI, GUINÉE-BISSAU, GUINÉE Époque présumée : Seconde moitié XIXe Bois dur à patine brun foncé noir en partie suintante, clous de tapissier, pointes de métal, accidents d’usage H. 48,9 cm - L. 77,5 cm ATTIOL (A-TSHOL) ALTAR ANTHROPOZOOMORPHIC FIGURE, BAGA SITÉMU OR MANDORI, GUINEA-BISSAU, GUINEA H. 19.3 in - W. 30.5 in 100 000 / 150 000 €
Provenance : - Collection Patricia Withofs, Londres - Collection privée, New York Comme dans les régions lagunaires de Côte d’Ivoire avec l’arrivée du ‘prophète’ William Wade Harris en 1914 ou l’introduction du culte du Massa en pays Senufo dans les années 1950, le pays Baga a connu sa révolution culturelle et religieuse avec l’arrivée de l’islam au milieu des années 1950. Les cérémonies ont été abandonnées et les reliques attachées à celles-ci ont donc pris moins d’importance. Cet environnement ‘favorable’ explique en partie les collectes fructueuses réalisées dans cette décennie par de grands marchandcollectionneurs tels Hélène Kamer et Maurice Nicaud. Ces Tshol étaient déjà connues à la fin du XIXe siècle (celui du Musée de l’Homme en 1883), d’autres en très petit nombre sont arrivés entre les deux guerres (celui du Museum d’Histoire Naturelle de Toulouse
acquis en 1937, issu de la mission H. Labouret) mais ceux-ci ne sont vraiment connus des amateurs qu’à la fin des années 1950. Cet esprit protecteur a-Tshol a plusieurs fonctions, il est capable de détecter les mauvais génies de brousse, les crimes, de soigner comme de participer aux cérémonies d’initiation des jeunes. C’est l’objet le plus respecté du clan. Il est caché dans la maison sacrée du clan ou des ancêtres, posé sur une plateforme car il ne doit jamais être en contact avec le sol. Il est sous la garde d’un féticheur/guérisseur. Cet a-Tshol est constitué d’une tête humaine ajourée, avec une crête sommitale et un chignon, prolongée d’un long bec d’oiseau ou crocodile sur un cou fin reposant sur une large base cylindrique ajourée. Cette pièce est constituée de deux parties monoxyles : d’un côté, la tête avec le bec et le cou et de l’autre la base. Des clous de tapissier rythment et ornent l’objet. Comme d’autres Tshol, celui-ci devait posséder dans les parties découpées de la tête, des cornes animales remplies de substance magique. La patine très profonde et incrustée en surface était nourrie de jus de noix de kola et d’huile de palme, du sang d’un coq blanc et du vin de palme. Cet a-Tshol est esthétiquement l’un des témoignages les plus remarquables de ce culte très ancien. Bibliographie : - Frederik Lamp, Art of the Baga, The Museum for Africa, Art, Prestel, 1996. - David Berliner, Mémoires religieuses Baga, Musée Barbier-Mueller, Genève, 2012.
English translation at the end of the catalog page 127
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JEUDI 24 NOVEMBRE 2016