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Annemarie entre Barbara Hamilton Wright et Achille dans un bivouac en Iran
S’attache à la collection des objets de Perse et de Syrie de Claude Achille Clarac promise à dispersion, une histoire qui l’éclaire de telle sorte qu’il n’est plus possible de regarder ces objets d’art seulement pour ce qu’ils sont, mais également comme les traces d’une aventure littéraire des plus singulières du XXe siècle. L’histoire est celle, fascinante, d’Annemarie Schwarzenbach “au beau visage d’ange inconsolable” selon Roger Martin du Gard, mais aussi “l’ange dévasté”, proche de ses enfants Klaus et Erika, selon Thomas Mann, née en 1908 dans une riche famille d’industriels à Zürich et morte accidentellement en Engadine en novembre 1942, à 34 ans. Redécouverte depuis trente ans au fil continu de la réédition de ses nombreux textes (articles de presse, nouvelles, romans et poésie), de leur traduction, des biographies qu’elle inspire, d’expositions de ses photographies mais aussi de films, documentaires ou de fiction dont elle est l’objet, qui chaque jour viennent élargir le cercle de ceux attirés par la modernité et la trajectoire fulgurante et tragique d’un destin emblématique. Celui de cette génération perdue de l’entredeux-guerres, consumée par un désir de vivre, des engagements politiques, la tentation des drogues, l’usage intense des libertés nouvelles, l’homosexualité non dissimulée, l’appel de l’ailleurs comme un nouveau nomadisme, la gravité des choix individuels à faire, les combats, la résistance, le danger, les chutes, la mélancolie mêlée à la violence du siècle, un parcours de vie très accidenté, hautement romanesque.
Galerie du palais de Farmanieh
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