references
Achille et André Godard dans les ruines d’Hatra en 1937
Marga d’Aindurain au milieu des bédouins à Palmyre
Mais c’est aussi celle de sa rencontre en 1934 avec Achille Clarac qu’elle baptisa Claude, alors second secrétaire d’ambassade à Téhéran, de cinq ans plus âgé, et dont elle partage le goût pour l’histoire et l’archéologie, et le désir d’Orient. Elle a étudié l’archéologie orientale et déjà beaucoup parcouru la Turquie, la Syrie, l’Irak et l’Iran. Lorsqu’il l’aperçoit pour la première fois, c’est une jeune femme d’une grande beauté qu’il observe gratter le sol, courbée dans la poussière des fouilles de Rey, l’antique Raghès détruite par les Mongols en 1220, à une vingtaine de kilomètres au sud-est de Téhéran. De leur intérêt commun pour les traces des civilisations disparues, dans lesquelles on peut aussi lire les périls de l’histoire alors en train de se jouer, de leur attirance, de leur singularité, de la promesse que leur liberté ne serait pas entamée par l’un ou l’autre, et de la nécessité pour elle d’une pause dans la douleur, ils se marieront à la Légation de France à Téhéran en mai 1935. Claude Achille Clarac est venu l’attendre un mois plus tôt à la descente du bateau à Beyrouth avec, en cadeau de noces, une Buick Packard de sport. Ils vont prendre la route longue et difficile vers l’Iran, chacun conduisant sa voiture. Dans les ruines de Baalbek, puis chez Marga d’Andurain une nuit à l’Auberge de la Reine Zénobie, autre aventurière vivant parmi les bédouins sur le site de l’antique Palmyre, à Deir ez-Zor où ils traversèrent l’Euphrate, poursuivant leur chemin vers Mossoul et l’Oronte, puis Erbil et Ourmiah, l’Araxe, Tabriz, Qâsvin et enfin Téhéran. Des notes prises au cours de ce périple qui les mène du Liban à l’Iran à travers les désert de Syrie et d’Irak, puis les montagnes et les lacs du Kurdistan vers les hauts-plateaux de la Perse, Annemarie transposera la réalité en littérature, faisant de chaque embûche l’objet d’une histoire, tandis que Clarac, dessinant et photographiant, conservera aussi le souvenir de leurs voyages sous la forme des objets collectionnés provenant des territoires traversés, chacun devenant le réceptacle de
6