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Jacob Frères, (vers 1796), attribué à Charles Percier, d’après. Quatre tabourets en forme de tambour militaire avec leurs cordes ; les assisses circulaires sont recouverts de cuir jaune tendu. L’un tambour porte une étiquette ancienne manuscrite : « Tabouret du cabinet de travail du général Bonaparte, Hôtel de la Victoire, au Colonel de Sancy ». Epoque Directoire dit dans le « goût patriotique ». 40 cm x 40 cm (usures, accidents) 6 000/8 000 €
Provenance : Collection Lefebvre-Desnoëttes puis descendance. Collection particulière Historique : Lorsque François-Victor Perard de Montreuil, architecte du comte d’Artois, édifie ce petit hôtel privatif rue Chantereine, il ne soupçonne pas que les personnages qui vont l’habiter et ceux qui vont le fréquenter vont marquer l’Histoire de France d’une empreinte indélébile, de la fin de l’Ancien Régime à l’aube du Premier Empire. Julie Carreau, demoiselle de l’Opéra s’y installe d’abord en 1780 ; elle y tient des salons les plus courus de Paris, où elle accueille Talleyrand, Mirabeau ou Chamfort et le tragédien Talma, qu’elle épouse en 1791. Puis, en 1795, l’hôtel passe aux mains de la citoyenne Joséphine de Beauharnais, veuve du général en chef de l’armée du Rhin décapité un an plus tôt. Celle-ci rencontre alors le jeune Général Bonaparte ; ébloui « par un luxe théâtral de mauvais goût », il l’épouse juste avant de partir se couvrir de gloire au cours de la campagne d’Italie. Le petit hôtel discret situé rue Chantereine, qui deviendra, en l’honneur de Bonaparte, la rue de la Victoire apparaît comme la première demeure du futur couple impérial. A la suite de ce retour triomphal, Napoléon en acquiert la propriété et en fait sa résidence principale jusqu’en novembre 1799 ; Le coup d’état du 18 Brumaire y auait été soigneusement organisé… Devenu premier Consul de la République, Napoléon choisit de s’installer au Luxembourg, puis aux Tuileries. « L’Hôtel Bonaparte », délaissé par le couple, servira de résidence à Louis Bonaparte et Hortense de Beauharnais aprés leur mariage. Puis, en 1806, il fera l’objet d’une donation au Colonel Lefebvre Desnoëttes, écuyer de Napoléon 1er et récent époux de Louise Stéphanie Rolier présentée comme faisant partie des « familles alliées aux Bonaparte ». Inscrit en juillet 1815 sur la liste des proscriptions des « officiers qui ont trahi le roi » pendant les Cent Jours, le Colonel reçut l’ordre de revendre son bien. Il s’avèrera que le nouvel acquéreur, Monsieur Deschasaux ne fut en fait qu’un fideicommis puisqu’en 1823, suite à la mort du Général Lefebvre Desnoëttes, c’est bien sa femme, Madame Lefebvre Desnoëttes, qui en redeviendra la propriétaire. Aujourd’hui, il ne reste plus rien de l’Hôtel de la rue Chantereine, détruit en 1862 lors des grands travaux de réaménagement et du percement de la rue de Châteaudun. Seuls quelques meubles garnissant cette demeure ont été soigneusement gardés par les descendants du Général Lefebvre Desnouëttes comme l’atteste cette lettre écrite au Château de Boran, datée du 27 juillet 1891 :
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