references
Napoléon à Pauline : « Votre mari est mort avec gloire à son poste. Vous avez été digne de lui et de moi. »
193BONAPARTE (Napoléon). Lettre autographe signée « Napoléon » à sa sœur PAULINE. Palais de Saint-Cloud, « 13 brumaire » an XI [sic pour « 17 nivôse » an XI–7 janvier 1803]. 1 p. in-4, en-tête imprimé avec vignette gravée sur cuivre « Bonaparte 1er consul de la République », encadrement sous verre. 25 000/30 000 € LETTRE REÇUE PAR PAULINE BONAPARTE EN QUARANTAINE À TOULON, À SON RETOUR DE SAINT-DOMINGUE. « J'apprend, ma chère Pauline, les malheur que vous avez éprouvés. VOUS AVEZ FAIT VOTRE DEVOIR. Votre mari est mort avec gloire à son poste. Vous avez été digne de lui et de moi. Revenez bientôt ici, vous trouverez dans l'amitié de votre famille des consolations à vos malheurs. JE VOUS AMBRASSE... Je vous envoye Lauriston. Vous reviendrez avec lui dans sa voiture. »
Condoléances du frère et de l'homme d'État
C'est à l'instigation de Napoléon, chef de famille, que Pauline fut mariée en 1797 au général Leclerc, et c'est sur ordre de Napoléon, Premier Consul, que Leclerc dut prendre la tête d'une expédition à Saint-Domingue où il partit accompagnée de Pauline et de leur fils Dermide et où il succomba. Pauline se comporta dignement sur l'île, fit même preuve de courage dans l'adversité, et, quand Leclerc fut atteint par la fièvre jaune, le veilla nuit et jour avec un dévouement exemplaire. Son désespoir à la mort de son mari (11 brumaire an XI–2 novembre 1802) ne fut pas feint : elle coupa ses cheveux pour les poser dans le cercueil, plaça le cœur de Leclerc dans une urne et rapatria le tout en France. Partie de Saint-Domingue le 8 novembre 1802, elle parvint à Toulon le 1er janvier 1803, et dut patienter durant la quarantaine réglementaire jusqu'au 16 janvier. C'est le général Jacques Alexandre Bernard Law de Lauriston, aide de camp de Bonaparte, qui vint l'accueillir à Toulon. LA PLUS DÉVOUÉE, LA PLUS FIDÈLE DES SŒURS DE NAPOLÉON, PAULINE BONAPARTE conserva toujours l'amitié de son frère et souverain, qui, malgré des orages, finit toujours par se montrer indulgent à l'égard de ses frasques. Provenance : papiers Jean-Paul Louis Michelot, intendant de Pauline Bonaparte (vente de la succession Lacipière, Paris, Drouot, 20 juin 1939, n° 43). Napoléon Ier, Correspondance générale, t. IV, Paris, Fayard, 2007, n° 7408. Les éditeurs, en suivant l'ouvrage de Louis Garros, datent la lettre du 7 janvier, quand la mort du général Leclerc fut rendue publique à Paris par le Moniteur.
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