references
préface
Honore Charles Reille
Maréchal de France (1775-1860)
Honoré Charles Reille nait le 1er septembre 1775 au foyer d’Esprit Reille, maire d’Antibes, et de Marie-Marguerite Vaquier, fille de bourgeois. Comme David Reille, son ancêtre, sergent au Régiment du Piémont établi dans cette ville au 16ème siècle, Honoré sera soldat. Aux premiers jours de la Révolution, il profite d’une erreur le vieillissant d’un an sur les registres de baptême pour s’enrôler à quatorze ans seulement dans le bataillon de gardes nationaux en cours de création. Il lui en est confié le port du drapeau et son père le recommande à l’adjudant-major, André Masséna, un proche voisin. S’ouvre alors une carrière de vingt-trois années de campagnes quasi ininterrompues, commencées « en portant le sac » et poursuivies tambours battants, à travers plus de cent-quatre-vingt batailles et combats. A l’armée des Ardennes, il s’initie au rude apprentissage de la vie de soldat. Sa valeur a tôt fait d’être reconnue par ses camarades qui le choisissent pour sous-lieutenant ; Honoré a tout juste seize ans et plus de galons sur ses manches que de poils au menton. De retour au 2ème bataillon du Var, il participe valeureusement au siège de Toulon, où il croise pour la première fois le fameux regard du « général Canon » (Bonaparte), celui « qui traverse les têtes et n’oublie jamais un visage »… A l’armée d’Italie, il devient le plus jeune aide de camp de Masséna ; à Montenotte, Dego, Mondovi, Cherasco, son intrépidité se confirme. Au lendemain de Lodi, Bonaparte, le fait capitaine sur le champ de bataille. A Arcole et Rivoli, et toujours sur les pas de son mentor, « l’enfant chéri de la victoire », il se bat au premier rang de la 32ème demibrigade, celle dont l’Empereur se souviendra dans le Mémorial : « J’étais tranquille, la brave 32ème était là ! » Au début de la campagne d’Helvétie, sa reconnaissance des passages du Rhin inspire à Masséna ses plans de campagne. A vingt-quatre ans, il est promu au grade d’Adjudant-général, autant dire colonel. De retour en Italie, il reconnaît les positions ennemies sur les Alpes, et s’illustre au siège de Gênes où il perce, avec une rare audace, le blocus anglais pour délivrer à Masséna les plans du Premier Consul. Celui-ci lui remet ses deux premières étoiles de général de brigade, et l’envoie en reconnaissance en Bavière et en Autriche, où il anticipe déjà sa grande campagne de l’An XIV. Puis, il le nomme « Major-général des Camps formant la Grande armée des côtes de l’Océan », et le fait, à Boulogne, commandeur dans le nouvel Ordre de de la Légion d’Honneur. Faute de débarquer en Angleterre, Honoré embarque pour les Antilles. Il commande en second un corps expéditionnaire à bord de l’escadre de l’amiral de Villeneuve, qui doit y attirer les escadres de Nelson, afin de les détourner de la Manche. Dès son retour à Cadix, Honoré est invité à rejoindre dans les meilleurs délais, l’Etat-Major de la Grande Armée. A la tête de la 2ème brigade de la division Suchet, marchant en avant-garde du 5ème corps de Lannes, il poursuit les troupes austro-russes au long du Danube, et le jour d’Austerlitz, empêche des renforts russes de rejoindre le champ de bataille. Sa brigade se distingue encore à Saalfeld face aux Prussiens, et à Iéna sous les yeux de l’Empereur. En Pologne, il combat en première ligne à Pultusk, où, six heures durant, 24.000 français s’opposent à 43.000 Russes. Quatre jours plus tard, l’empereur l’élève au grade suprême de général de division ; Honoré a 31 ans. A peine est-il nommé chef d’état-major du 5ème corps auprès de Masséna, que sa conduite à Ostrolenka décide l’empereur à l’appeler, cette fois, auprès de lui comme aide de camp ! Quelle reconnaissance plus éclatante de ses mérites pouvaitil espérer que cet honneur réservé à 36 seulement des 259 généraux divisionnaires qui serviront aux armées