references
Campagne d’Autriche, 1809
– Vienne, 3 août 1809 : « ... J'ai quitté mon régiment & suis passé aide de camp de Mr de Berckheim notre colonel qui vient d'être nommé général & qui est écuyer de Sa Majesté... J'ai été volé dernièrement, mon domestique m'a enlevé 2 chevaux & mon portemanteau mais j'ai retrouvé mes 2 chevaux à Vienne. Le portemanteaux que je ne peux retrouvé me fais grand tort, j'avois aussi de l'argent dedans... »
Armée d’ Allemagne, 1810-1811
– Frankenmarkt, près de Salzbourg, 1er janvier 1810 : « ... J'ai lu dans les gazettes LE DIVORCE DE L'EMPEREUR, ça NOUS A BEAUCOUP ÉTONNÉ MAIS ON NE PEUT DISCONVENIR QUE CELA EST NÉCESSAIRE... »
Campagne de Russie, 1812
– Schönbeck, près de Magdebourg, 13 mars 1812 : « ... Je suis depuis le 8 du courant dans la belle ville de Schönbeck où le tems ne s'envole pas, je t'assure, mais où il se traîne bien lentement. L'ennui, je n'en doute pas, lui a coupé les ailes. Je me couche tous les jours avec la consolante certitude que le jour suivant sera semblable en tout au précédent. D'après ce court exposé fais-toi une idée de nos jouissances. J'espère que cela ne durera pas longtems & que NOUS IRONS SOUS PEU EN FAIRE RENDRE COMPTE À NOS AMIS LES RUSSES. Sans cet espoir je serai déjà mort d'ennui... NOUS SOMMES SOUS LES ORDRES DE S.E. LE MARÉCHAL OUDINOT. AVEC UN TEL CAPITAINE ON NE PEUT QUE FAIRE DE BONNES AFFAIRES... » – Polotsk [Polatsk dans l'actuelle Biélorussie], 31 août 1812 : « ... Je t'assure qu'il n'y a pas de ma faute, si je t'ai privé longtems de mes nouvelles. Nos occupations guerrières, point de poste d'établie, par conséquent les courriers n'arrivant pas, je n'avais aucun moyen de faire passer mes lettres. Notre corps d'armée ne faisant point partie de la Grande Armée où est l'empereur, on s'est fort peu inquiété que nous ayons des lettres ou non. ENFIN, MAINTENANT LES POSTES SONT UN PEU MIEUX ORGANISÉES... NOS AFFAIRES VONT BIEN CAR L'EMPEREUR EST PRÈS DE MOSCOW... Tu auras peut-être déjà appris... que j'avais été assez malheureux pour ne rien obtenir encore, & tous mes cadets ont été avancés, c'est un coup du sort... : LE JOUR DE LA REVUE DE L'EMPEREUR, le gal Berckheim avoit à la suite de ses équipages une voiture de fourages & personne ne devait en avoir, ce qui fâcha un peu [l']empereur & lui fit même diminuer le gal ; tu penses bien que cela l'intimida & il n'y eu plus moyen de rien faire demander par ce d[ernie]r à l'empereur, qui cependant ne lui auroit rien refusé, j'en suis sûr, car il étoit de bonne humeur un instant après. Mais la timidité s'étant emparée du général, il me fallut renoncer à toutes mes prétentions...» Une note de l'époque indique un intinéraire daté : « MARIENWERDER 4 juin [Kwidzyn dans l'actuelle Pologne], Squemanoui près WILKOMIR 6 j[uill]et [Skiemonys près d'Ukmergė dans l'actuelle Lituanie], POLOSK 9 7bre ». – Mayence, 27 fevrier 1813 : « ... Je ne puis trop te remercier de la promptitude que tu as mis à me répondre... Cette somme me suffira, je pense, QUOIQU'IL FAILLE M'HABILLER DE PIED EN CAP, AYANT TOUT PERDU, mais avec quelques mois d'appointements que j'espère toucher ici je ferai en sorte... de ne point abuser de tes bontés & si j'étois payé des 800 frcs qui me sont accordés par Sa Majesté pour m'indemniser de mes pertes pendant cette campagne, je serai en état de me représenter en ligne comme quand j'ai commencé cette malheure campagne. ENFIN... J'EN SUIS REVENU SAIN & SAUF, C'EST LÀ UN MIRACLE & par conséquent en état de recommencer celle-ci, quoique je n'ai pas lieu d'être satisfait car je n'ai point eu d'avancement, que je méritais avant beaucoup d'autres, & pour comble de malheur, tout perdu. Il me reste cependant un petit cheval polonais excellent... Je désespère de vous voir cette année car je crois qu'IL NOUS FAUDRA BIENTÔT REPARTIR POUR CHASSER CETTE MAUDITE CANAILLE... » 22 / OSENAT /