references
Historique : Ce costume exceptionnel a été porté une seule et unique fois par le Maréchal Reille, à la Pentecôte (30 mai) 1830, quelques mois seulement avant la chute des Bourbons et la disparition de l’ordre. On citera l’ouvrage de référence du Baron Pinoteau sur l’ordre du Saint Esprit. « Au fond, la dernière fois que les français entendirent parler du Saint Esprit, ce fût à la Pentecôte 1830 lors de la dernière fête de l’ordre. Ils virent encore des cordons bleus dans quelques cérémonies, à la Cour ou à la ville, mais le dernier éclat de l’ordre eut bien lieu en cette Pentecôte et dans la chapelle des Tuileries. » Suit le compte rendu de l’événement tel que relaté dans le Moniteur universel : « S.M. est ensuite sortie de ses appartemens, précédée des chevaliers de ses Ordres, et des chevaliers non reçus qui devaient recevoir les insignes; Savoir : MM. Le Prince de Polignac, Le Prince de Broglie, Le comte de Durfort, Le comte Roy, Le marquis d’Ecquevilly, Le comte Reille, Le marquis de Vérac, Le marquis de Conflas, Le comte Bordesolle, Le comte de Cossé. Lequels ont accomapgné processionnellement S.M. jusqu’au trône élévé en avant de la principale porte de la chapelle. » (Saint Louis des Tuileries ). De fait Reille avait été nommé le 21 février 1830 dans l’Ordre du Saint Esprit, et il prononça, avec la sixième promotion de l’ordre durant le règne de Charles X, ses vœux à la Pentecôte 1830. Ce fut la dernière avant la chute des Bourbons. En 1922, lors de l’exposition au Palais de la Légion d’honneur sur les maréchaux de France, l’habit complet, avec Grand cordon, collier, épée, office et dizain furent exposés. Pour les textes réglant le costume du Saint Esprit, Charles X avait repris en 1825, sans le modifier, le texte rédigé en 1777 sous le règne de son frère. Nous le citons en intégralité : « Habit de velours noir uni. Boutons brodés en or, avec le Saint Esprit en argent au centre. Paremens ouvers en dessous et d’étoffe de soie vert pomme, dont le fond est parsemé de flammes d’or en paillettes, avec une broderie en or, analogue aux ornemens du collier de l’Ordre, formant bordure autour des paremens. La doublure de l’habit en soie vert pomme, le collet de l’habit elevé droit, et uni comme le reste de l’habit. Veste d’étoffe de soie vert pomme ; fond brodé comme les paremens avec une bordure régnant tout autour et sur les pattes de poche, également analogue aux ornemens du collier ; boutons brodés comme ceux de l’habit ; doublure à volonté. Culotte de velours noir, avec boutons brodés comme ceux de l’habit et les jarretières en étoffe de soie vert pomme brodées en or. Un manteau de velours noir uni, retombant sur le devant, ayant sur les deux côtés, en devant, un revers large en étoffe de soie vert pomme, brodé sur le fond en flammes d’or et la même bordure que celle des paremens et de la veste ; un collet droit élevé, d’étoffe et broderie pareilles à celles des parmens de la veste ; des cordons d’or avec glands au bout pour attacher le manteau ; une grande croix de l’Ordre, brodée en pailletes d’argent, attachée au côté gauche du manteau, par derrière ; le manteau ne doit pas dépasser la longueur de l’habit que de deux à trois doigts au plus. Une cravate de dentelle, retombant sur la poitrine. Des bas de soie blancs ; souliers ordinaires, portant une bouffette de soie vert pomme sur le coude pied. Une épée et son nœud, comme ci dessus. Une toque de velours noir uni, retroussée sur le devant et attachée avec une grosse ganse en torsade avec un bouton pareil à ceux de l’habit, garnie tout autour de plumes blanches, retombant sur les bords ; un bouquet de plumes noires s’élevant sur le devant. Approuvé sans changemens. Signé : Charles » D’après la facture conservée au Musée de la Légion d’honneur et des ordres de chevalerie, on apprend que l’ensemble de la broderie du costume coutait près de 1130 francs.
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