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L'EMPEREUR PARTIRA PROBABLEMENT DEMAIN AU SOIR ET NOUS N,ARRIVERONS QU'EN MÊME TEMS QUE S.M. Ne soyez donc pas étonnés si vous êtes quelques jours sans avoir de mes nouvelles. D'abord il est possible que l'empereur ne parte pas demain, pas même après, et qu'après son arrivée on n'expédie pas d'estafettes, ce qui arrive souvent en route... Mr DE LAVALETTE [Antoine-Marie Chamans de Lavalette, directeur général des Postes] A MIS UNE GRANDE OBLIGEANCE POUR ME FAIRE PASSER DE L’ ARGENT – IL EST VRAIMENT NOTRE BIENFAITEUR PUISQU'IL PROTÈGE NOTRE CAUSERIE qui fait le charme de ma vie... » DE HAUTE NOBLESSE, BONIFACE DE CASTELLANE (1788-1862) était le fils d'Adélaïde-Louise-Guyonne de Rohan-Chabot et du marquis Boniface Louis André de Castellane-Novejean, député sous la Révolution puis préfet et maître des requêtes au Conseil d'État sous Napoléon Ier. Entré dans la carrière militaire à seize ans (1804), il débuta dans l'Infanterie avant de passer dans les Dragons (1806) et de servir en Italie. Devenu aide de camp du général Mouton, futur comte de Lobau et futur maréchal (il demeura auprès de lui jusqu'en 1812), il fit ses premières armes en Espagne, où il fut fait lieutenant et se distingua particulièrement à Medina del Rio-Seco et Burgos (1808), étant employé pour la première fois au service de Napoléon Ier. Durant la campagne d'Autriche, il participa aux batailles d'Eckmühl, Essling et Wagram (1809), ce qui lui valut d'être envoyé par l'empereur porter la nouvelle de la paix au roi Jérôme en Westphalie, au roi Louis en Hollande, et de se voir octroyer la légion d'Honneur. Bientôt fait capitaine, puis chef d'escadron, il serait colonel à la chute de l'Empire, et poursuivrait une belle carrière militaire sous les régimes successifs, général puis maréchal en 1852.
« On dit qu'on va prendre des quartiers d'hyver ici et qu'on fait venir des chanteurs d'Italie... »
25RUSSIE. – CASTELLANE (Boniface de). Lettre autographe à son père. MOSCOU, 29-30 septembre 1812. 4 pp. in-4, adresse, cachet armorié parfaitement conservé, petite déchirure due à l'ouverture sans atteinte au texte. 2 000/2 500 € BELLE ET RARE LETTRE DE MOSCOU. « (Moscou ce 29 septembre, mardi, 9 h. 1/4 du matin)... Je crois très probable, la Garde n'étant pas partie, que notre départ ne sera pas pour demain. Je vais prendre du thé... (Moscou, ce 29 septembre 1812, mardi, 9 h. 3/4 du soir)... Je viens du château mettre à l'estafette [ma lettre] pour mon excellente mère. Il fait une pluie battante et très noir. ON RISQUE À CHAQUE INSTANT À CHEVAL DE SE ROULER SUR UNE CHARRETTE CASSÉE OU UN CHEVAL MORT. C'est si loin que je serai forcé à l'avenir de mettre mes lettres le matin à l'estafette, j'ai mis 20 minutes au galop pour revenir. Je vais me mettre au lit... (Moscou, ce 30 septembre, mercredi 11 h. du matin)... Je viens de prendre du thé, de causer avec l'ambitieux RUELLE [le futur colonel Louis-Gabriel Ruelle, alors adjudant-commandant et aide de camp du général de Narbonne-Lara] qui est venu me voir et m'entretenir de ses espérances. Vous saurez que le Gd Écuyer [le général Armand-Augustin Louis de CAULAINCOURT] CHERCHOIT PARTOUT UNE PEAU DE MARTRE, qu'il en avoit une, qu'il l'a lui a donnée, n'a pas voulu de cheval en échange et lui a fait dire par son secrétaire qu'il lui demandoit seulement de dire un mot en sa faveur... (Moscou, ce 30 septembre 1812, mercredi, 4 h. 3/4 de l'après-midi). Qu'est-ce qu'a fait votre Picciotin aujourd'hui, je vais vous le dire : il s'est occupé de ses chevaux, a déjeuné avec Mr de Narb[onne], Made Solon-Grandier [une Française de Moscou, logée après l'incendie chez le général de Narbonne-Lara par madame de Chamborand], il pleuvoit à verse ce qui l'a empêché de sortir... J'ai lu du voyage de Coxe [l'historien William Coxe, qui publia au xviiie siècle un récit de voyage en Russie], de mes extraits des éphémérides... Hier on parloit moins départ, aujourd'hui ON DIT QU'ON VA PRENDRE DES QUARTIERS D'HY