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VIT DE NOUVEAU DE JOINDRE LE MARÉCHAL, de lui rappeler l'inaction du 12me corps, de rester près de lui et de lui porter les ordres dont il me chargerait. EN ARRIVANT AUPRÈS DU MARÉCHAL NEY, JE TROUVAI LE 4me CORPS AUX PRISES PRÈS DE INTERBOCK un peu vers la gauche de la ville et des montagnes, L'ENNEMI ENTRETENAIT LE FEU MAIS RIEN N ANNONÇAIT ENCORE CE QUE POURRAIT ÊTRE LA JOURNÉE. Le ml me garda, n'ayant encore aucun ordre à donner au 12[e] corps, parce croyant toujours avoir affaire aux débris du corps de Traneuzen, il ne pensait pas à changer son plan. La présence de l'armée ennemie s'annonça par une charge de cavalerie qui traversa nos lignes d'infanterie et vint expirer au pied du mamelon où était l'état l'état-major, alors le ml Ney se porta au galop à la gauche où une fusillade assez vive s'engageait. Dans le même moment, nos troupes étaient dans un terrain couvert de petits buissons et légèrement accidenté ; le ml les fit porter en avant, nous étions en face des défilés de la route de Berlin, pend[an]t que ce mouvement s'exécutait, L'ENNEMI DÉBOUCHAIT VIS À VIS DE NOUS AVEC RAPIDITÉ ET EN UN INSTANT SES BATTERIES TIRÈRENT sur le 4me corps, IL ÉTAIT CLAIR ALORS QUE TOUTE L ARMÉE ÉTAIT DÉJÀ LÀ ; CE FUT DANS CE MOMENT QUE LE MARÉCHAL ME DIT : ALLEZ CHERCHER OUDINOT". Je partis aussi vite que possible. Comme j'allais entrer dans le bois qui couvre la route de Wittemberg, je voulus voir encore la position de la bataille, car le feu en un instant avait augmenté d'une manière étonnante ; l'ennemi continuait à déboucher et s'étendait rapidement surtout par sa droite, pour arriver sur la route de Wittemberg, alors je m'enfonçai dans le bois, persuadé que nous ne pourrions pas arriver à tems. Le maréchal [Oudinot] devait dans ce moment être, selon les ordres du ml Ney à près de trois lieues du champ de bataille ; je n'avais pas fait une demi-lieue que je trouvai l'avant-garde du 12me corps. Mr LE Ml, INQUIET DE NE PAS RECEVOIR D'ORDRES, S'ÉTAIT DIRIGÉ SUR LA CANNONADE. Je lui communiquai mon ordre en lui disant que je désirais qu'il vît par lui-même le champ de bataille, que la rapidité de l'attaque de l'ennemi était telle que j'étais persuadé qu'il n'arriverait plus à tems ; NOUS PARTÎMES AU GRAND GALOP. Sortis du bois nous vîmes que L ARMÉE ENNEMIE ÉTAIT ENTIÈREMENT DÉBOUCHÉE, DES MASSES PRÉCÉDÉES D'UNE NUÉE DE TIRAILLEURS, infanterie et cavalerie, marchaient sur le point où nous étions... et allaient aussi nous séparer du 4me corps avec lequel rien ne nous liait. "VOUS AVEZ RAISON, ME DIT LE MARÉCHAL [OUDINOT] MAIS MON DEVOIR EST D'EXÉCUTER LES ORDRES DU Ml NEY ET JE NE L ABANDONNERAI PAS AU MOMENT DU DANGER. Dites à la division Guilleminot d'avancer aussi vite que possible. Alors commença le combat pour le 1]2me corps. Il est inutile d'en rappeler les résultats [un échec]. CE QU'IL FALLAIT EXPLIQUER C'ÉTAIT COMMENT LE Ml NEY SE TROUVAIT ISOLÉ AVEC UN SEUL CORPS DE SON ARMÉE. Ce récit prouve qu'il n'y a rien à reprocher aux commandants des 7me et 12me corps [Reynier et Oudinot] qui ont fait plus que leur devoir dans cette triste journée et que TOUS LES DÉSASTRES DE CETTE BATAILLE NE DEVAIENT ÊTRE ATTRIBUÉS QU À L'ERREUR DU Ml NEY QUI A CRU NE TROUVER QU'UN CORPS ISOLÉ ET BATTU LÀ OÙ ÉTAIT TOUTE UNE ARMÉE, avait par l'éloignement où il avait tenu deux corps, manqué le moment décisif, qui était d'empêcher avec toutes ses forces l'armée ennemie de déboucher des défilés, le 7me corps ne s'étant pas plus trouvé que le 12me sur le champ de bataille. »
54 / OSENAT /