references
Augereau blessé à Eylau
2AUGEREAU (Charles-Pierre-François). Lettre signée « Augereau » à son ami Marc-Antoine Jullien dit Jullien de Paris. Francfort, 23 mars 1807. 1 p. in-folio, adresse au dos, petites fentes aux pliures, déchirure due à l'ouverture sur le feuillet d'adresse. 150/200 € « Je connais vos sentimens pour moi, mon cher Jullien, et JE NE DOUTE PAS QUE LA NOUVELLE DE MA BLESSURE NE VOUS AIT AFFECTÉ SINCÈREMENT : bannissez vos inquiétudes, cet événement n'a point eu de suites fâcheuses : ma santé pourtant n'est pas bonne, JE RENTRE EN FRANCE AVEC LA PERMISSION DE L'EMPEREUR pour la rétablir. Les fatigues du long voyage que je viens de faire m'ont retenu ici depuis quelques jours et le repos m'a fait grand bien. Incessamment j'arriverai à Paris et j'aurai grand plaisir à vous y revoir... » Le maréchal Augereau avait été sévèrement blessé d'une balle au bras au cours de la bataille d'Eylau, et avait heureusement pu être opéré sur le champ de bataille par le chirurgien en chef de la Garde Dominique-Jean Larrey. PUBLICISTE ET ADMINISTRATEUR DES GUERRES À LA CARRIÈRE ROCAMBOLESQUE, JULLIEN DE PARIS (1775-1848), était le fils du conventionnel robespierriste Jullien de la Drôme et débuta sa double carrière sous la Terreur : après quelques articles dans la presse, il servit dans l'administration, principalement des Guerres, jusqu'en 1815. D'opinions républicaines, il participa à la conjuration des Égaux, et fut ensuite arrêté en 1813 comme auteur d'un libelle demandant la déchéance de Napoléon Ier. Celui-ci se montra néanmoins toujours clément envers Jullien de Paris, qu'il connaissait depuis la première campagne d'Italie où il lui avait confié la rédaction du Courrier de l’ Armée d'Italie. Jullien de Paris fonda en 1815 le périodique L'Indépendant, proche de Fouché (devenu Le Constitutionnel), et, lié au pédagogue Pestalozzi, fonda ensuite la Revue encyclopédique, périodique libéral de vulgarisation littéraire et scientifique.
La fulgurante attaque de la Grande Armée en Prusse
3BERTHIER (Louis-Alexandre). Ensemble de 8 lettres signées en qualité de major-général de la Grande Armée, adressées au maréchal Jean LANNES. Allemagne, 5-25 octobre 1806. 1 000/1 200 € Au cours de la brillante campagne de Prusse, la Grande Armée remporta les batailles de Saalfeld (10 octobre), Iéna et Auerstaedt (14 octobre), entra à Berlin (27 octobre) et conclut victorieusement en novembre toutes ses opérations de siège. « L'INTENTION DE L'EMPEREUR, MONSIEUR LE MARÉCHAL, EST QUE VOTRE CORPS D’ ARMÉE PARTE DEMAIN À LA POINTE DU JOUR et se rende à moitié chemin de Schweinfurt à Bamberg, de manière à pouvoir arriver à la fourche de la route de Bamberg à Cobourg dans la journée du 7, et le 8 de bonne heure à Cobourg. Le 9 vous porterez vos postes en avant de Neustadt pour faire place au mal Augereau qui doit arriver ce jour-là à Cobourg. Vous prendrez le plutôt possible position sur le pendant des eaux : s'il n'y a point d'obstacles, vous arriverez à Gräfenthal le 10. Vous serez appuyé dans tous vos mouvemens par le corps du mal Augereau qui sera derrière vous. AINSI VOTRE CORPS D’ARMÉE ET CELUI DE M. LE Mal AUGEREAU FORMENT LA GAUCHE, LE CORPS D’ ARMÉE DE M. LE Mal BERNADOTTE ET CELUI DE M. LE Mal DAVOUT FORMENT LE CENTRE et débouchent par Lichtenfeld [Lichtenfels], Cronach, pour se diriger sur la grande route de Leipsick. Le mal Bernadotte sera à Lobenstein et à Saalbourg le 9. Il faudra tâcher de communiquer avec Lobenstein et avec le quartier général qui sera à Hebersdof [Ebersdorf ] ou en arrière de Lobenstein suivant les circonstances. POUR MASQUER ET ASSURER VOTRE MOUVEMENT, il est convenable que dans la journée du 6 et celle du 7, un piquet de cavalerie de 20 hommes reste derrière Melrichstadt et fasse des reconnoissances comme à l'ordinaire ; qu'un autre soit en avant de Kœnigshofen. Dans la journée du 8 tous les détachemens vous rejoindront.
6 / OSENAT /