references
iCône de L'hiStoire autoMobiLe
"Je crois que je m'en souviendrai toute ma vie. mon père n'était pas spécialement intéressé par l'automobile, mais un certain jour d'octobre 1955, il est rentré plus tôt à la maison pour m'emmener chez pichard, le concessionnaire citroën de tours, voir la nouvelle DS. c'était un évènement! J'avais 6 ans et je me rappelle très bien de la scène: "elle" se tenait là, au milieu du hall d'exposition dans sa robe claire, je lui trouvai une allure animale, indifférente à cette agitation alentour. elle m'impressionna tout de suite beaucoup. il régnait là une certaine fièvre; plusieurs messieurs désiraient remplir des bons d'achat, quelques-uns décidaient même d'annuler leur précédente commande chez peugeot ou renault dont les modèles paraissaient subitement d'une terrible banalité. L'étoile du Salon 1955 tourne lentement sur son stand, indifférente mon second souvenir est lié à une image de la DS sur la route, la à l'agitation alentour. première que je voyais rouler; c'était sur le pont d'ambroise, je ressens encore mon impression de surprise, quand elle est arrivée face à nous, à la vue de cette face toute en largeur, à la moue dédaigneuse, qui m'a fait aussitôt penser à un énorme crapaud jaune pâle. et pendant que mon inconscient cristallisait sur cet objet animé d'un souffle de vie, des amis de la famille, qui avaient alors une 203, se sont décidés à l'achat d'une DS, convaincus des qualités de la citroën. mais, comme ils n'arrivaient pas à s'habituer à sa ligne, ils se sont procuré un modèle réduit afin de s'y accoutumer progressivement. Si bien qu'à chaque visite chez ces amis, je demandais la DS; c'était un gros jouet Gégé avec lequel je m'isolais dans un coin du salon, où j'étais le plus heureux des enfants, perdu dans la contemplation de cette curieuse automobile". Olivier de Serres "DS le grand livre" éditions EPA
Fin 1956, DS et ID dans le salon d'exposition de Citroën sur les ChampsElysées. Les drapeaux rappellent la visite de la Reine d'Angleterre.
« DS. Son nom la désignait d’emblée pour d’exceptionnels destins. elle fut la voiture des grands de ce monde et sauva même la vie du chef de l’etat français, lors de l’attentat du petitclamart. Souple et suave, elle câlinait sur sa banquette arrière rhumatisants et femmes enceintes. Faite pour le luxe et le confort, elle se plia pourtant sans peine à la rudesse de l’effort sportif. a peine apparut-elle en rallyes qu’elle devint la championne incontestée des épreuves les plus longues et les plus dures des afriques et des amériques. celles où il faut passer ou casser. elle passait ! elle fut et restera à la fois l’automobile par excellence et beaucoup plus que l’automobile. elle fut, elle est et restera la seule voiture qui ne ressemble à aucune autre, la seule vivante, qui respire, se hausse et prend son élan avant d’agir, humant l’air de son museau de squale, la seule qui semble réfléchir et sache s’exprimer : soupirer de regret quand on stoppe sa course. elle est franche, sûre, noble et de la race des pur-sang, émanation d’une époque où voiture signifiait liberté. Sa beauté lisse n’a pas d’âge. elle n’a pas vieilli et ne vieillira pas. regardez-la passer, toujours moderne, contemporaine, immarcescible, pure et sculptée par le vent, pareille à ce que déjà elle était au milieu du siècle. imaginez à ses côtés les voitures de l’époque, ces ancêtres de l’an 1955, démodées, obsolètes, périmées, mieux encore : confrontez-la aux modèles d’aujourd’hui, tous plus ou moins homologues et indifférenciés, avec leur profil anonyme et similaire d’ami qui vous veut du bien. Vous comprendrez l’évidence de sa particularité et sa supérieure originalité ! ». Jacques Wolgensinger, livre de Olivier de Serres "DS le grand livre" éditions EPA
Salon d'Octobre 1956. M. Bercot accueille le président Coty sur le stand Citroën dont l'ID représente l'attraction.
Samedi 18 Mars 2017 / 15