references
Justification diplomatique officielle du coup d’État contre les royalistes. talleyrand fournit ici des éléments de langage pour répondre aux interrogations et aux critiques qui pourraient s’élever contre la france à la suite de ce coup de force institutionnel (« comme la perfidie pourrait chercher à le dénaturer par des récits infidèles... »). talleyrand expose d’abord le contexte politique : conspiration royaliste contre la constitution de l’an iii, tournure d’esprit altérée au sein des institutions et notamment du corps législatif, division au cœur même du directoire. il glisse rapidement sur l’intervention militaire du futur maréchal augereau et indique les annulations d’élections, les déportations, tout en insistant beaucoup sur la modération de la réaction autoritaire, le maintien de l’ordre, la stabilité du régime. « ... Les députés ont délibéré avec le plus grand calme ; ils ont secondé puissament les mesures du Directoire et lui ont prêté l’appui de la loi. Éclairés par lui sur l’existence de la conspiration, ils ont remonté rapidement à sa source et ont rendu plusieurs décrets fermes et rassurants que vous connaîtrez ; mais ennemis de tout ce qui pouvait rappeller le règne affreux de la Terreur, ils ont voulu que le sang même le plus coupable ne fût pas répandu ; que toute la punition pour ceux qui avaient voulu déchirer la république fût de ne pas vivre dans son sein... : les opérations de 42 assemblées électorales ont été annulées ; deux directeurs [en fait seulement françois de Barthélemy fut arrêté, car carnot parvint à s’enfuir], 54 députés et 10 individus ont été déportés, non par un jugement qui était devenu impossible, mais par une mesure extraordinaire du Corps législatif que les circonstances ont nécessitées. On voudra dire que la Constitution a été violée ; et ce reproche vous sera fait surtout par ceux qui regrettent le plus qu’elle n’ait pas été entièrement détruite. À ce reproche, voici la réponse : la Constitution était presque renversée et par des moyens qu’elle n’avait pas prévus, qu’elle n’avait pu prévoir ; dès lors il a fallu de toute nécessité se saisir des seuls moyens de la relever, de la raffermir pour s’y renfermer ensuite et pour toujours. Aussi l’instant d’après a-t-elle été plus que jamais religieusement respectée. Tous les actes du Directoire ont été sur le champ adressés au Corps législatif ; tout ce qu’a résolu le Conseil des Cinq-Cents, il l’a soumis à celui des Anciens ; toutes les délibérations ont été parfaitement libres, et aucun murmure de Tribune ne les a même interrompus ; on va procéder au choix de deux nouveaux Directeurs. Enfin, pour confondre à la fois et les espérances et les calomnies de tous ceux qui auraient tant désiré ou qui méditeraient encore la ruine de cette Constitution, une mort prompte a été prononcée dès le premier jour contre quiconque rappellerait la royauté, la Constitution de 1793 ou d’Orléans... »
7-
BONAPARTE (louis) et divers. – ensemble de 5 lettres. 1802-1803. 200/300 €
– Bonaparte (louis). lettre autographe signée [à son frère Joseph Bonaparte]. « Ce dimanche 20 nivôse » : « Je voudrois bien que vous m’apprissiez, mon cher frère, le jour où vous partez pour aller au-devant de Paulette [leur sœur pauline Bonaparte]. J’irois avec vous, si vous voulez, et si mon traitement me le permet. Corvisart me tient aux arrêts [ Jean-nicolas corvisart, médecin personnel de napoléon], sans cela, j’aurois été savoir des nouvelles de ma belle-sœur [ Julie clary]. Adieu, je vous souhaite le bonjour à tous deux... » cette lettre est probablement à dater du 20 nivôse an Xi (10 janvier 1803), en fait un lundi, et évoque certainement le retour de saintdomingue de pauline Bonaparte après la mort de son mari le général leclerc. – lettres et pièces d’antonietta arrighi (1802), de l’évêque de nice Jean-Baptiste capo d’istria (1802)