references
pASCAL-DeSiR MAiSONNeUVe (1863-1934)
Si aujourd’hui Pascal-Désir maisonneuve est connu et reconnu pour sa création de faces en coquillages et comme un grand de l’Art Brut, il est durant sa vie principalement renommé en tant que mosaïste. Ainsi à 35 ans, en 1898, il est couronné des palmes académiques pour cette activité, et est même élevé au grade de meilleur ouvrier de France en 1928. Le peintre cubiste André Lhote a souligné l’amour de l’art chez ce personnage atypique. il rapporte avoir rencontré en 1906 à Bordeaux « un nommé Maisonneuve, dont les cartes de visite affirmaient qu’il était reconnu “maître mosaïste par le roi d’Italie” […], et qui charriait alors des trésors artistiques […]. Désir Maisonneuve possédait, à l’état brut, l’amour de la peinture : ce goût particulier qui n’a rien à faire avec la culture […] et qui est comme un flair spécial, une sorte de finesse qu’on peut rencontrer chez des êtres fort simples et dont sont dépourvus pas mal d’intellectuels et de gens très distingués », mais aussi que le personnage, au bas de ses sculptures, en rédigeant des textes en vers, y « dispense l’encens aux bons et brandit la foudre sur les méchants en alexandrins ». personnage original, Maisonneuve collecte, collectionne et ramasse des objets en tout genre. A la fois antiquaire et brocanteur à Bordeaux, on dit qu’il refuse souvent de vendre…. il aurait été aussi marin et aurait ramené de ses voyages sous les tropiques masques africains et océaniens, coquillages et coraux. Tantôt chantre d’église puis anticlérical, il passe pour anarchiste et révolutionnaire… il se veut anti, frondeur et surtout libre ! Artistiquement on le présente comme héritier du Dada. Les masques Dans un esprit de dérision et avec une acerbe ironie, maisonneuve fabrique une quinzaine de figures avec des coquillages marins de grandes dimensions représentant les grands de ce monde. Ce sont des caricatures, effigies de la Reine Victoria (acquise en 1948 par André Breton), de Guillaume ii dit le Kronprinz et son fils, Napoléon iii et d’autres, réunis sous le titre « Les Fourbes à travers l’Europe ». il créée aussi des anonymes baptisés Le Tartare, Le Chinois, Le Teuton. Font également partie de ses créations les masques Le Diable, Le Faune et La Chouette. On dit qu’il arrête de façonner ces visages marins en 1928. Notre sculpture, figurant une tête à deux cornes pointues, la bouche ouverte sur des dents acérées, fait partie de ces pièces si rares, et qui caractérisent l’œuvre de Maisonneuve. Selon Michel Thévoz*, les têtes de Maisonneuve vont au-delà de la caricature et de la cocasserie, elles nous font passer du sourire à l’angoisse.
*en 1976, M. Thévoz est à l’initiative de la création de la Collection de l’Art Brut à Lausanne dont il prend la direction jusqu’à sa retraite en 2001.
Expositions de l’artiste : En 1925, exposition à la galerie visconti à paris, suivi d’éloges dans la rubrique « Vie Artistique » du Figaro. En 1929, exposition au premier « Salon de l’Art français indépendant » créé à paris par le peintre fauve Victor Dupont, titrant ses masques « les habitants de la planète mars » En 1935, première exposition posthume au « Salon des indépendants » de Bordeaux En 1942, André Lhote rédige la préface d’une exposition de masques dans son livre intitulé « peinture d’abord ». En 1947, André Breton découvre au marché aux puces de Saint-Ouen deux de ses masques. Après les avoir acquis, il les présente à l’exposition internationale du surréalisme. En 1948, André Breton le fait connaître à Jean Dubuffet qui aussitôt collectionne des pièces de son travail et l’intègre à la collection de l’art brut dont il fera une exposition célèbre à la galerie René Drouin à Paris en 1949. Ses deux masques de coquillages font partie des objets qui firent scandale. En 1967, exposition au musée des Arts Décoratifs de paris dans « Sélection de la Compagnie de l�