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Ce relief s’inscrit parfaitement dans la tradition des œuvres magistrales de l’Égypte antique : équilibre parfait de la scène, qualité de la sculpture, précision des détails des vêtements et des ornements. La représentation du couple dans l’Égypte pharaonique tient une place essentielle. Maintes fois figuré, il est là pour perpétuer l’amour terrestre dans l’au-delà. La femme apparaît sans cesse aux côtés de son mari, vêtue d’une robe moulante, la coiffure admirablement peignée, très souvent en léger retrait comme pour suggérer une certaine pudeur. Les gestes discrets laissent deviner un sentiment amoureux à peine perceptible ; la main posée sur le bras de son mari, elle semble l’accompagner comme chaque jour de la vie terrestre. Ce geste plein d’affection, traduisant discrètement l’attachement de la femme à son mari, anime ici l’apparente impassibilité des deux personnages. L’aspiration si désirée par le couple égyptien pour la pérennité de son union et de son amour, même au-delà de la mort, se manifeste ainsi par des formes si intimes que seul un spectateur averti parviendra à en saisir la subtilité. À l’image des couples divins, la femme se confond à la fidèle
Isis, celle qui redonne vie par son souffle à son époux Osiris. Elle devient la médiatrice entre les hommes et les dieux, et avec elle, son époux gagne sa place parmi les divinités. Foyer de la vie physique (selon les Égyptiens, il commande les mouvements du corps), le cœur est également le centre de la vie affective, intellectuelle et de la volonté. Cet organe joue en même temps un rôle fondamental lors de la psychostasie (pesée de l’âme du défunt à son arrivée dans l’au-delà). Ainsi, les amulettes en forme de cœur sont donc largement répandues, surtout à partir du Nouvel Empire, où leur importance est démontrée même par l’iconographie : reliefs ou peintures funéraires, statues et figurines masculines portent souvent un, voir deux pendentifs représentant cet organe. Aucune inscription ou autre élément ne permet d’identifier les personnages représentés de ce relief. Au vu de la qualité artistique, il s’agissait certainement d’un couple de haut rang, ayant appartenu aux classes les plus hautes de la société égyptienne du Nouvel Empire.
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