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70 PoRtRAit Du FAyoum. Il représente un homme barbu tourné vers la gauche. Il est vêtu d’une tunique blanche à clavus violet couverte d’un manteau blanc. Le peintre a indiqué le volume des plis avec des lignes plus foncées. Le visage, éclairé par sa droite, présente des carnations subtilement rendues et maîtrisées. La barbe et la moustache sont traitées en courtes mèches. Le nez fin et droit surmonte la bouche à la lèvre inférieure plus épaisse. Fin panneau de bois peint à l’encaustique. Lacunes visibles. Égypte, Époque Romaine, IIe siècle. H_28 cm L_17,5 cm 10 000 / 15 000 €
Collection parisienne, avant 1970. En 31 av. J.-C., après la défaite d’Actium, l’Égypte devient une province romaine. De nombreux Romains s’y installent et adoptent les rites funéraires locaux en se faisant embaumer. Ils introduisent cependant certains usages propres, en particulier celui du portrait. Ces peintures, exécutées à la cire ou à la détrempe sur des panneaux de bois ou sur les suaires de toile, étaient réalisées du vivant du modèle. Après le décès, elles étaient appliquées sur la momie, au niveau du visage, remplaçant le traditionnel masque tridimensionnel de type pharaonique contribuant à définir l’identité du défunt. Apparus sous le règne de Tibère (14 - 37 de notre ère), et en usage jusqu’au début du IVe siècle, les portraits du Fayoum sont d’abord l’oeuvre d’artistes itinérants profondément influencés par la tradition picturale grecque et plus particulièrement celle d’Alexandrie. Ils étaient inconnus jusqu’en 1887, date à laquelle des agriculteurs en découvrirent de nombreux à er-Rubayat, qu’ils négocièrent auprès de l’antiquaire viennois Theodor Ritter von Graf ; celui-ci les fit connaître au grand public en organisant de nombreuses expositions à Berlin, Munich, Paris, Bruxelles, Londres et New York. En 1888, Flinders Petrie en découvrit environ cent cinquante sur le site d’Hawara dans le Fayoum confirmant l’authenticité de ceux excavés l’année précédente. Environ un millier est parvenu jusqu’à aujourd’hui, certains souvent très lacunaires. Leur dénomination «portraits du Fayoum» vient du fait que les premiers ont été découverts dans cette oasis, mais d’autres ont été inventés dans toute l’Égypte, en particulier à Saqqara, Thèbes, Antinoopolis et Akhmîm. Premiers portraits peints connus dans l’histoire mondiale de l’art, ils sont une source d’informations sans pareil mêlant les cultures égyptienne, grecque et romaine. Certains sont remarquables par la vie qui s’en dégage et le savoir faire de l’artiste ; d’autres, les plus nombreux, sont stéréotypés et conventionnels, caractéristiques d’une production standardisée («portraits ready-made»).
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