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1941 - PIERRE FAURE AUTOMOBILE ELECTRIQUE
A l’heure où les constructeurs automobiles s’orientent progressivement vers le « tout électrique », on tend à oublier que de telles initiatives avaient pu exister bien avant celles imposées par les contraintes écologiques. Alors que la Seconde Guerre Mondiale fait rage et que la France est occupée, l’industrie française doit faire face à la pénurie. Diverses expérimentations sont menées afin de palier au manque d’essence, et l’on voit alors fleurir les gazogènes sur les automobiles françaises. Pierre Faure, ancien collaborateur de Louis Breguet, décide d’exploiter une autre alternative : produire une voiture électrique. Dévoilée à la fin 1940, la ligne de l’architecte Michel Dufet est profilée, et permet à deux personnes de trouver place à bord. La conception du véhicule est simple : la carrosserie est montée sur un châssis poutre, qui supporte un moteur électrique. Celui-ci est alimenté par six batteries d’une intensité de 100 ampères et d’une tension de 72 Volts. La voiture se rechargeait en 12 heures, et pouvait être branchée sur n’importe quelle prise 110 Volts, ou 220 Volts avec l’achat d’un transformateur vendu en option à l’époque. Relativement légère, avec un poids à vide de 550 Kg, la Pierre Faure pouvait emmener un passager à 45 km/h avec une autonomie moyenne comprise entre 50 et 75 kilomètres. Plus qu’une solution de crise, la Pierre Faure était une vraie solution économique. La recharger à Paris à l’époque revenait à 6 Francs. Selon les brochures de l’époque, effectuer un trajet quotidien de 60 kilomètres par jour en Pierre Faure revenait à 6 000 Francs par an, contre 80 000 Francs pour une voiture à essence. On estime à une vingtaine le nombre d’exemplaires de Pierre Faure construits. Littéralement disparues après la guerre et le retour des voitures à essence, les Pierre Faure ont été oubliées. Devenues introuvables aujourd’hui, un exemplaire de ce type représente un réel témoignage d’une époque ou des hommes ingénieux ont su s’adapter à un contexte de crise et de pénurie. Véritable et émouvante sortie de grange notre Pierre Faure est une rarissime pièce du patrimoine automobile français. Cette voiture très certainement de 1941 fut la propriété du laboratoire Sténé fondé à Lille et qui pour échapper à l’occupation allemande se délocalisa à Moulins dans l’Allier. La voiture fut ensuite revendue en 1943 à la famille qui l’a conservée jusqu’à ce jour. Elle servit à son époque comme voiture de service d’un magasin de radios à Moulins. Une autorisation de circuler de 1943 tamponnée par l’armée allemande est un témoignage fort de la vie de cette auto. Elle est restée stockée pendant de nombreuses années dans une grange avant de revoir le jour pour cette vente. Cela fait donc près de 65 ans qu’elle est endormie à l’abri des regards, des routes et du soleil. Notre exemplaire est le châssis N°214 portant encore l’immatriculation 6794 N 4 datant du 22 juin 1942. Dans son jus et malgré une aile avant abîmée, cette voiture est complète et en état intéressant. Elle possède ses plaques constructeurs, son moteur ainsi que ses six batteries et ses logos. Son habitacle en bois est relativement bien conservé avec ses deux sièges et ses compteurs. Non roulante à ce jour et à restaurer, cette voiture mérite absolument une seconde vie. Le nombre d’exemplaires survivants serait de l’ordre de 2 ou 3, une chance unique donc de posséder une voiture française symbole d’une époque où naquit de la contrainte, l’inventivité. A long time ago, before ecological constraints, during WWII and Occupation, many experiments were undertaken to overcome the lack of petrol. Pierre Faure, a former colleague of Louis Breguet, decides to explore an other alternative: to produce an electric car. Unveiled in late 1940, Michel Dufet's bodywork is streamlined and allows to carry two persons. The vehicle design is simple: the bod